lundi 7 octobre 2019

Voilà plus d’un siècle que le management a été bâti sur l’idée d’une subordination des personnes.

L’organigramme est emblématique de cette approche rudimentaire de l’Homme au travail. La subordination suppose implicitement la soumission, volontaire ou non, des personnes à d’autres personnes, à des systèmes, à des règles, à des normes, à des procédures, à des modes d’organisation. L’observation rapprochée du fonctionnement des organisations montre que cette soumission est illusoire. Toujours est-il que certains modes de management s’acharnent à tenter d’user du pouvoir de coercition, avec des échecs et des conséquences désastreux pour la cohésion et pour la performance. Dans la plupart des organisations le balancier de la soumission a été porté très haut.

Puis est apparu l’idée vertueuse de l’entreprise libérée ou plus généralement de la démocratie débridée. Cette idéologie prétend implicitement qu’il faut envoyer le balancier en sens inverse vers une auto-détermination qui confine à l’auto-gestion. Nous estimons que ces deux extrêmes sont tout aussi pathogènes.

La raison en est tout simplement que les relations humaines sont éminemment conflictuelles et ambivalentes, et qu’il faut un très haut niveau de conscience et d’évolution pour maîtriser son propre ego source de tous les conflits, pour coopérer authentiquement. En attendant que les humains évoluent plus nettement vers la sagesse, il est plus raisonnable de manager, d’orchestrer et d’arbitrer. Ainsi, il vaut mieux améliorer très significativement la qualité du management, notamment en le rendant plus doux et plus démocratique, que de laisser croire qu’un système humain peut fonctionner sans autorité politique.


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